La solitude de l’écrivaine
La solitude est automatiquement associée au travail de l’écrivaine: que l’on pense, par exemple, au célèbre texte de Virginia Woolf, Une chambre à soi, ou encore à La paix des ruches d’Alice Rivaz, qui raconte les difficultés et les frustrations d’une femme mariée qui, à cause de sa double journée (travail à l’extérieur et travail domestique), n’a jamais le temps d’écrire. Pour ces femmes et beaucoup d’autres, seul le manque de temps pour soi et de solitude semble justifier la non productivité.
Le manque de confiance en soi
Mais, si beaucoup de femmes rêvent de solitude pour enfin créer, d’autres ont de grands rêves d’écriture qu’elles n’arrivent pas à réaliser, à cause, justement, de la peur d’être seules. Dans un quotidien bien rempli, elles peinent alors à « trouver le temps pour leur projet ». Et, si le manque de temps est parfois une raison valable, il est aussi bien souvent un prétexte.
La raison ? Le manque de confiance en soi. Je le sais bien, moi qui ai été la championne de la procrastination. Je préférais alors m’occuper de TOUT (et principalement des autres) SAUF de mes ambitions littéraires.
Jusqu’au jour où j’ai compris que, si je continuais comme ça, je n’écrirais jamais. Car il y a toujours un bon prétexte pour ne pas écrire.
Apprivoiser la solitude
Je vais donc de donner 5 conseils pour apprivoiser ta peur de la solitude et te mettre enfin à tes projets.
1. Réalise que les conditions ne seront jamais optimales et que c’est très bien ainsi
Imagine maintenant que tu disposes de 3 mois complets sans rien faire, juste pour partir seule dans un chalet à la montagne et écrire. Ça te fait envie? Vraiment envie (pas juste un fantasme)? Génial: dans ce cas tu peux arrêter ici la lecture de cet article. Mais si cette perspective te fait peur, même un peu, alors dis-toi ceci: il vaut mieux que tu commences ici, avec ce que tu as, dans les conditions imparfaites qui sont les tiennes.
Tu te rappelles cet article? J’y parlais du livre Write a Novel in Ten Minutes a Day de Katharine Grubb, une mère de famille nombreuse qui n’arrivait jamais à trouver le temps pour écrire. Elle y développe l’idée qu’on n’a pas besoin de grandes plages de temps pour écrire, mais que de petites tranches d’écriture régulières suffisent à développer un projet d’écriture, même de l’envergure d’un roman.
2. Va écrire dans des cafés
D’accord: en pleine pandémie comme en ce moment, c’est mal barré. Mais, l’autre jour, une de mes clientes adorées a eu cette idées lumineuse: aller écrire dans une église! Alors ok: ce n’est pas l’endroit le plus vivant; mais au moins, tu changes d’air; et les églises sont propices au calme intérieur, non? Et donc à l’écriture. L’idée, ici, est de sortir de chez toi et d’expérimenter d’autres lieux pour trouver ce qui te convient le mieux. L’avantage dans les cafés (et on a hâte de pouvoir y retourner), c’est que tu peux t’asseoir seule à une table tout en te sentant entourée. Patti Smith, par exemple, est une grande adepte de l’écriture dans les cafés. En plus, tu peux y boire et y manger un tas de bonnes choses!
3. Rejoins un groupe de soutien pour conjurer la solitude
Cette idée lumineuse me vient de l’écrivaine Elizabeth Gilbert: elle recommande de trouver des ami-e-s ou connaissances qui écrivent aussi et avec qui, une fois par semaine ou toutes les deux semaines, ou même mensuellement, faire une réunion bienveillante et festive pour partager ensemble ses écrits. Cela permet de se donner des retours, des conseils, de se motiver sur la longueur, et de conjurer la solitude. Et de remettre du plaisir dans sa pratique !
4. Écris sur de courts laps de temps
C’est un conseil que je donne souvent: pour commencer un projet, mieux vaut écrire sur des courtes durées (15-20 min. par jour) que se donner de trop grandes plages. Ainsi, tu restes concentrée durant le moment où tu écris, parce que tu sais qu’il est court. Et cela te permet aussi de ne pas te décourager tout de suite devant l’ampleur de la tâche. Enfin, cela coupera court à trop de tergiversations. Si tu fais ça 5 jours par semaine, tu auras déjà écrit 1h15 par semaine. Pas mal, non? Nettement mieux que rien du tout!
5. Fais-toi accompagner
Enfin, si la tâche te semble trop difficile et décourageante et que tu te sens trop seule, que tu manques de confiance en toi, tu peux te faire accompagner par une personne bienveillante! Tes rêves en valent la peine, et tu as, toi aussi, des choses importantes à dire et à exprimer.