Procrastination: un mot mal-aimé
Procrastination: ce mot fustige le manque d’action. Que veut dire « procrastiner »? Littéralement, il signifie remettre au lendemain. Ainsi, dans l’écriture, cela peut être un symptôme de résistance: le projet nous tient à coeur mais on a peur, pour toutes sortes de raisons que j’ai évoquées ici, de se lancer. Alors, on remet au lendemain. Et, bien entendu, on se sent mal de le faire.
Et c’est compréhensible. Car, si on veut écrire un livre, on se doit d’être régulière. Cependant, même si on écrit régulièrement, il peut arriver que, parfois, la créativité nous fasse défaut. Alors, on se sent vide. Et on a besoin de recharger ses batteries.
Dans un projet de longue haleine comme un roman, ces moments arrivent. La veille encore, on écrivait facilement; aujourd’hui, impossible d’avancer, même en se mettant un coup de pied quelque part. Hé oui, car, parfois, le meilleur moteur pour la créativité est… de ne rien faire.
Mettre de la douceur dans sa créativité
Alors, aujourd’hui, on va parler de la douceur. En effet, selon Brenda Ueland, pionnière des ateliers d’écriture, qui l’écrivait dans son magnifique livre sur l’écriture If You Want to Write (1938):
Ainsi, il faut prendre le temps. Le temps de rêver, de se promener de ne rien faire. C’est aussi ça, écrire. Comme elle le dit plus loin :
Dites que vous allez écrire. Hé bien, vous n’aurez pas beaucoup d’inspiration le premier jour – peut-être aucune. Vous allez vous asseoir devant votre machine à écrire ou votre page et regarder par la fenêtre et commencer à vous brosser les cheveux pendant une heure ou deux l’air absent. Ce n’est pas grave. C’est normal. C’est ainsi que ça devrait être. Il faut rester assise et savoir, pendant ce temps à rêvasser, que vous allez écrire, que vous allez dire quelque chose sur le papier, tôt ou tard. Et vous devez savoir également que vous allez aussi vous asseoir là demain pendant un moment, et le jour suivant, et ainsi pour toujours. Car l’idée que nous devons toujours être énergique et active est fausse.
Idem, p. 29, ma traduction
Ainsi, et comme tu peux le constater, la pensée de Brenda Ueland va à contre-courant de la logique purement productiviste à laquelle nous sommes habituées. Certes, il est important de se mettre en mouvement, sinon le livre ne se fait jamais. Cependant, il faut également savoir cultiver des moments propices à la rêverie et favorisant le travail de l’imagination.
Alors, comment laisser travailler l’imagination? Concrètement, je te propose d’accorder du temps à rêver, te promener, et faire des rendez-vous d’artiste. Car
L’imagination travaille lentement et dans le calme. […] Les bonnes idées viennent lentement, et plus vous êtes calme, tranquille et sans stimulation externe, plus les idées viennent lentement, mais meilleures elles sont.
Idem, p. 34, ma traduction
Et si tu veux savoir comment fonctionne un rendez-vous d’artiste, télécharge le document ci-dessous 😉