Le complexe de la bonne élève: c’est quoi?
Tu maîtrises très bien la langue. Le reste de ta vie aussi, d’ailleurs: tu assures dans bien des domaines, car tu t’en demandes beaucoup. Mais tu ne le sais pas: tu penses que ce n’est jamais assez. Peut-être souffres-tu de ce que j’appelle le complexe de la bonne élève.
Quand la peur de mal faire te bloque
Dans l’écriture, le complexe de la bonne élève, acquis dans l’enfance (école, parents, éducation), se manifeste comme suit: tu as une excellente maîtrise de la langue, de la syntaxe, de la structure, et pourtant tu es bloquée dans tes projets et tu n’arrives pas à avancer. Tu crois alors que tu manques d’inspiration, de structure… Alors que c’est ce dont tu as peur qui te bloque: faire des erreurs, faire « mal », faire « faux ».
Or, il y a toujours un bénéfice, même dans un complexe. Qu’as-tu donc à gagner à garder cette attitude? Ceci: habituée à être récompensée pour ta discipline (surtout si tu es une femme), tu as beaucoup de peine à te défaire du réflexe de vouloir faire plaisir. Tu te sens véritablement valorisée à faire les choses à la perfection. Tu n’oses, ainsi, pas te lancer dans l’écriture, de peur de mal faire, de décevoir ou d’être jugée par les autres. En réalité, tu ne te fais pas confiance.
Comment libérer ton écriture
Pourtant, tu es comme tout le monde: tu as, toi aussi, quelque chose d’intéressant à dire. Mais pour écrire, tu dois te libérer de ta peur et de ton besoin de sentir ta valeur à travers ton travail acharné uniquement, ton perfectionnisme, ton apparence contrôlée, etc. Hé oui; ça va loin. C’est donc sur le lâcher-prise et la confiance en toi qu’il faudra travailler. Car oui, j’ose le dire: la perfection ne t’amènera rien d’autre que ce que tu connais déjà. Or, écrire est une aventure.
De manière concrète, il faudra passer par-dessus beaucoup de résistances, ne pas les écouter et avancer, même si tu as le sentiment d’écrire mal et de perdre le contrôle. Il faudra même t’autoriser à écrire mal. Comme le conseille l’écrivaine Sophie Divry dans cette magnifique interview:
Écrire est un processus d’empowerment. D’empuissancement. Il faut s’autoriser à avoir des idées farfelues. Noter ce qui vous passe par la tête. Aller à la recherche d’associations insolites.
Pour libérer leur plume, et ainsi oser enfin écrire, tu dois apprendre à faire confiance au processus. Accepter l’idée que tout ne peut pas être parfait dès la première seconde. Que tu as droit à l’erreur. Je sais que tu as des textes fabuleux en toi: il est temps de les laisser sortir, et de vivre cette aventure!