La difficulté d’écrire un livre jusqu’au bout
Écrire un livre: un rêve que tu caresses depuis si longtemps! Et pourtant: écrire un livre te semble difficile. Mais, comme je vais te le montrer, ce n’est pas forcément pour les raisons que tu crois…
Thomas Mann et le travail de bureau
En ce moment, je lis une magnifique biographie de Thomas Mann, un de mes écrivains préférés. Elle a été écrite par Colm Toibin et s’appelle Le magicien. Quand il était tout jeune, l’écrivain, peu scolaire, a été obligé par sa mère et son frère à travailler dans une agence d’assurance. Comme il détestait aligner les chiffres, il préféra écrire des nouvelles pendant son temps de travail. Puis, lorsqu’une de ses nouvelles fut acceptée par un éditeur, il démissionna. Il put, grâce à l’argent de sa mère, voyager en Italie et se consacrer entièrement à l’écriture. Ainsi écrivit-il son premier grand roman, Les Buddenbrook.
Qui, aujourd’hui, a ce temps-là pour se consacrer à la littérature? Tout ce temps à soi rien que pour écrire un livre fait rêver! Et pourtant, le manque de temps n’est pas ton problème n° 1.
Pourquoi écrire un livre te semble difficile
Tu crois sans doute qu’il faut que ce soit parfait: un grand bureau qui donne sur la nature sauvage (!), du temps devant toi et, surtout, beaucoup d’acharnement. Ce sont là peut-être des conditions idéales pour certaines, mais pas pour tout le monde, et peut-être pas pour toi!
Mais alors, qu’est-ce qui bloque? Bien plus: pourquoi est-ce que tu n’arrives pas au bout de tes projets littéraires?
1. Ton perfectionnisme
Croire que tu dois écrire un livre parfait tout de suite est certainement la première cause de ton blocage, comme j’en ai déjà parlé ici. Ici, c’est ta conception de la littérature, héritée de l’école principalement, qui t’empêche d’écrire ton livre avec confiance. Parce que c’est de l’écrit, et que l’écrit est lié à la réussite et à l’échec scolaire (Dominique Bucheton), tu crois que tu dois mettre la barre très haut. Mais, si tu y réfléchis, écrire est la première chose que tu as apprise: tu as donc bien plus de compétences que tu ne crois et, en plus, tu as droit aussi à une marge d’apprentissage. Laisse-toi le temps de trouver tes marques et ta routine d’écrivaine!
Enfin, mieux vaut te dire que le plaisir d’écrire est ce qui compte le plus.
2. Ton environnement
Je le disais plus haut: rares sont celles qui ont les conditions idéales pour écrire. La réalité, souvent, c’est que mettre en place un dispositif adéquat et efficace pour écrire un livre n’est pas aisé. Et ton environnement n’aide pas, car rien n’est fait pour favoriser nos projets créatifs. Travail, sollicitations, distractions: nous baignons dans des réalités qui s’accordent peu avec la vie d’artiste, telle que la définissait, par exemple, Brenda Ueland: faite de lenteur et de repos.
Ainsi, c’est comme pour le reste: si ton environnement n’est pas fait pour t’aider à réaliser tes projets, tu seras plus prompte à les abandonner. La solution? Planifier tes moments d’écriture et les préférer courts, afin de favoriser la concentration et éviter de laisser venir les pensées décourageantes.
3. Écrire un livre: seule ou accompagnée?
Enfin, même si la solitude est fondamentale pour ta concentration, écrire un livre seule, sans soutien, est extrêmement difficile voire, pour certaines, impossible. Car, comment avancer avec confiance quand on n’a aucun feed-back, qu’on ne sait pas où on va ni si ça en vaut la peine?
C’est pour cela qu’il existe des accompagnements à l’écriture: pour que tu ne sois pas seule et pour t’aider à écrire, pas à pas, et à prendre confiance en ta plume! Car investir dans sa créativité est le plus beau cadeau que l’on puisse se faire.