Raconter son expérience de vie: on appelle cela un témoignage. De nombreuses personnes ressentent ainsi le besoin de transmettre leur vécu à d’autres. Souvent, la motivation est double:
- Le besoin de coucher son expérience sur le papier, de la sortir de soi pour mieux la comprendre, voire pour briser un tabou;
- L’envie d’aider les autres, celles et ceux qui font face aux même difficultés.
On aurait tort de considérer l’expérience de vie comme anecdotique ou non-littéraire (certaines maisons d’édition, par exemple, refusent désormais de publier les témoignages en lien avec la crise sanitaire de 2020). En effet, bien des témoignages sont non seulement d’une très grande qualité littéraire, mais encore absolument essentiels à l’humanité. Que l’on pense à celui de Primo Levi, Si c’est un homme (sur la Shoah), ou, plus récemment, à La familia grande de Camille Kouchner (sur l’inceste).
Récemment, deux des écrivaines avec qui j’ai travaillé ont publié, ou sont en passe de le faire, un récit personnel poignant et essentiel. L’une d’elles, Sarah Sumi, a courageusement pris la plume pour relater son expérience dans certaines institutions psychiatriques, suite au traumatisme de la mort violente de son père.
Ainsi donc, le témoignage fait référence à l’expérience humaine, profonde, parfois traumatique, mais aussi, souvent, résiliente. Ainsi, vouloir écrire son témoignage est un but noble, utile, puissant.
Je te donne ici 3 clés pour écrire le tien.
1. Ecris une première version de ton expérience de vie, sans te censurer, avec tes mots
Pour éviter les blocages et pour te garantir d’aller au bout de ton texte, commence par écrire sans réfléchir pour raconter ton expérience. Ne te mets pas de limite à ce que tu dis. En effet, tu pourras toujours ôter ensuite des parties et réfléchir à ce que tu as envie de publier, ou non. Tu n’as pas besoin de tout dire, mais tu as le droit de dire ce que tu juges important.
2. Prends soin de toi en dehors des moments d’écriture
Ecrire son expérience de vie, raconter une expérience douloureuse ou traumatique, par exemple, n’est pas toujours facile. Ainsi, en dehors des moments où tu écris, il faut prendre bien soin de toi. Accorde-toi des rendez-vous d’artiste, ces moments avec toi-même où tu fais quelque chose qui t’amuse, qui te fait plaisir, qui te distrait. Procéder ainsi est un bon garde-fou à l’épuisement et te permettra d’aller jusqu’au bout de ton projet.
3. Dans les moments où tu doutes, rappelle-toi pourquoi tu écris
Dans le processus, il y aura des moments où tu douteras. Ainsi, tu te demanderas si le projet en vaut la peine, ou si ce que tu as à dire est intéressant. Dans ces moments, essaie de te rappeler ton pourquoi. Ecris-le si nécessaire, et reviens-y des que tu en ressens le besoin.
Et n’oublie pas: tout le monde a quelque chose d’intéressant à dire. Toi aussi !