Même si tu n’oses pas le faire !
S’assumer… Car, quand on écrit dans le secret de sa chambrée, on peut bien garder son petit secret pour soi, à savoir qu’on écrit…
Mais au fond, pourquoi se cacher? Pourquoi ne peut-on pas dire simplement « j’écris », comme on dit: « Je vais faire mes courses? » Qu’est-ce qui explique ce phénomène?
D’abord, à mon avis, il y a la honte. Oui, la honte. Celle qu’on t’a peut-être inculquée vis-à-vis de ce que tu produis. Si on t’a dit: « C’est bien, mais tu pourrais faire mieux » lorsque, enfant, tu as montré tes premiers dessins; lorsqu’on t’a dit: « Écrire, c’est bien joli, mais ça ne paie pas les factures »; bref, quand on a découragé tes premiers élans artistiques, tu as peut-être ressenti cette émotion.
Alors, imagine: l’art, c’est le chant de notre âme. Écrire est une des activités les plus intimes qui soient. Alors, comment dire qu’on le fait avec confiance ?
Ensuite, il y a le fait que la littérature est souvent perçue comme un domaine exigeant et difficile. Un domaine pour le gens doués, talentueux de naissance.. C’est une idée reçue dont je parlais déjà dans cet article. J’y concluais:
Je n’aime pas l’idée de génie. Elle restreint le champ des possibles au lieu de l’ouvrir, elle entrave au lieu de libérer. Et en conséquence de cette approche lointaine et déférente, nous devenons perfectionnistes. Le perfectionnisme nous pousse à vouloir que tout soit sans failles car nous avons peur d’échouer. Derrière le perfectionnisme se cache, en effet, la peur (apprise) de l’échec.
Écrivain-E
Mythes autour de la langue française
Ajoutons à tout cela les mythes d’excellence qui entourent la langue française: la langue française serait difficile à maîtriser, exigeante, belle, etc. Or, une langue est avant tout un outil de communication. Et, comme le dit l’écrivain Hubert Haddad: « La langue appartient à ceux qui l’écrivent », avant tout.
Enfin, j’ai remarqué quelque chose chez les Suissesses, que ce soit lors de mes accompagnements à l’écriture (j’ai des clientes suissesses et françaises) ou lors de la récente Semaine Femmes & écriture: elles complexent d’autant plus qu’elles sont élevées dans l’idée qu’elle ne doivent pas trop se montrer. Alors, dire qu’elles sont écrivaines ! C’est en connaissance de ce phénomène, d’ailleurs, que j’adapte mes accompagnements à l’écriture en fonction de mes clientes.
S’assumer en tant qu’écrivaine: 3 conseils
1. Aménage-toi un espace
Avoir un espace à soi, même petit, permet de se projeter dans la peau de l’écrivaine. Aménage ton propre espace de création: mets-y des photos, des images, des objets qui te font plaisir, t’inspirent et t’amusent. Offre-toi de beaux cahiers, un logiciel d’écriture, ou tout ce qui nourrira ton sentiment de légitimité.
2. Choisis-toi des modèles
Quelle écrivaine admires-tu? Que peux-tu lui emprunter? Que ce soit une manière de penser, de s’habiller ou de se positionner dans le champ littéraire, tu peux nourrir un état d’esprit d’émulation ! Après tout, si elle y est arrivée, pourquoi pas toi ?
Et je profite pour le rappeler: être publiée ou non ne fait pas de toi une écrivaine. Tu écris: tu ES écrivaine.
3. S’assumer en écrivant tout de suite !
Ne remets pas tes projets à demain. Mets-toi tout de suite à écrire! Car plus tu écris, plus ce sera naturel, et mieux tu l’assumeras! Bien plus: plus tes projets sont ambitieux et farfelus, mieux tu ils se porteront. Vois grand ! Tu PEUX le faire.