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Comment évaluer son texte (ou celui de quelqu’un d’autre) ?

Comment dépasser le « j’aime » / « j’aime pas », pour mettre à la place des critères efficaces de relecture ? Il en existe, et les voici.
Corriger son texte, avec des critères fiables et libérateurs

Un bon texte n’est pas un texte parfait

Quand on se relit en vue de s’évaluer, il est difficile de ne pas sombrer dans les jugements négatifs comme : « Mon texte est nul », et autres « Je n’aime pas ce que j’ai fait ». Car on a, sans le savoir, des exigences très fortes, mais pas très claires, sur la manière dont un texte est « valable », « bon » ou « bien écrit ». On les tient souvent de l’école, de nos lectures, ou de nos pairs. On pense que le vocabulaire doit être recherché, ou encore la structure très travaillée ; bref, on est à la recherche d’une certaine perfection, sans savoir exactement laquelle. Il y a aussi beaucoup de prescriptions à ce sujet un peu partout, et chacun-e a des souvenirs d’école où une phrase jugée « mal tournée », une audace mal comprise et biffée en rouge, même, a été décourageante pour l’écrivain-e en herbe que nous étions. Or, écrire, c’est avant tout le plaisir d’expérimenter. Je l’encourage beaucoup, que ce soit dans les ateliers d’écriture, mais aussi dans les accompagnements individuels.

A mon avis, un bon texte n’est pas un texte parfait. Au contraire. Dans mes ateliers d’écriture, il est rare que l’on repasse sur un texte déjà écrit, tant la spontanéité d’un premier jet contient souvent toute la fraîcheur et l’individualité de celle ou celui qui l’a écrit. En revanche, si tu veux corriger un manuscrit, quelle que soit sa longueur, je te donne quelques outils ci-dessous.

Prendre conscience de ce qu’on a voulu faire

Comment dépasser le « j’aime » / « j’aime pas », pour mettre à la place des critères efficaces de relecture ? Il en existe, et les voici. Ils ont l’avantage de permettre de progresser tout en sortant de l’exigence élitiste d’un texte « parfait ». Ils permettent de prendre conscience de ce que l’on a fait ou voulu faire, et de faire des modifications si on le souhaite, de creuser certains aspects ou, au contraire, en retrancher si nécessaire. Ces critères me viennent en partie de ma formation en écriture créative lors de mes études de pédagogie.

1.     Rythme

Y a-t-il des répétitions dans mon texte ? Des ruptures ? Des irrégularités ? Est-ce voulu ? Accidentel ? Pourquoi ?

2.     Intérêt

Oui, c’est une très bonne question ! Mon texte est-il intéressant ? = quel est son originalité ? les personnages sont-ils particuliers ? Qu’ai-je voulu faire au niveau du style : être simple, ou au contraire jouer davantage sur les mots ou la langue ? Y a-t-il de l’humour ? Le sujet abordé est-il traité avec sincérité ?

En matière de style, je conseille souvent, à l’instar de Brenda Ueland, la pionnière des ateliers d’écriture aux USA, d’être le plus simple possible et de dire les choses comme elles viennent. C’est un conseil que donne aussi Stephen King dans Écriture, mémoires d’un métier. Il ne sert à rien de chercher des mots compliqués : mieux vaut prendre le premier qui vient. Ce qui vient, c’est votre voix. Elle est unique, originale. C’est la vôtre. Inutile de la brider pour chercher la perfection.

3.     Cohérence

Si vous appelez votre personnage Léa et que trois lignes plus loin elle devient Alba, peut-être y a-t-il un problème de cohérence. Tout comme si vous changez de système de temps verbaux à mi-parcours. Attention : je ne dis pas que ces choses sont impossibles à faire ; il faut seulement en prendre conscience, et rectifier le tir si nécessaire, ou au contraire, l’assumer et creuser dans cette direction si on en a envie.

4.     Orthographe

Hé oui, désolée. L’orthographe est une norme. Il n’y a rien de mal à avoir de la peine avec, et de ne pas en connaître toutes les règles. Cependant, un texte truffé de fautes d’orthographe est malheureusement difficile à lire. Ce serait dommage d’écrire un texte intéressant, original, mais difficilement lisible, non ? C’est donc ici une vision pragmatique de l’orthographe que je défends, mais ne t’inquiète pas : tu n’offenses pas la langue française si tu fais des fautes. Pense seulement à les éliminer au maximum lors de ta relecture. 😉

Et maintenant, à toi !

Sources:

  • King, Stephen, Écriture, mémoires d’un métier, 2000.
  • Renaud, Yves, « Le recours au troisième terme, ou comment associer par l’écriture l’enseignement littéraire et le souci de la langue », 2010.
  • Ueland, Brenda, If You Want to Write, 1938.

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Marie-Eve

Je m’appelle Marie-Eve, et j’accompagne les femmes de Suisse romande qui veulent écrire et qui ont des difficultés à trouver l’élan pour aller jusqu’au bout d’un projet. Je t'aide à identifier tes blocages d’écriture et à aller jusqu’au point final.

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