Estime de soi: nécessaire à la création?
Nous vivons, il me semble, dans une époque qui valorise les émotions positives à propos de soi-même. Ainsi, l’estime de soi en fait partie. A première vue, il est vrai, penser du bien de soi-même semble favoriser la créativité. Mais que faire des jours où on ne s’aime pas?
L’idée de cet article m’est venue par la newsletter de Mason Currey, l’auteur de ce livre que j’aime tant: Daily Rituals: How Artists Work, qui recense des routines d’écrivain-e-s. En effet, dans sa newsletter du 27 septembre dernier, Currey parle de la routine d’écriture de Nick Cave, citant un papier du New York Times à son sujet. Dans l’article, Nick Cave se décrit comme « un mégalomane qui a très peu d’estime de soi. » Mason Currey écrit alors:
Personnellement, j’adore l’idée d’embrasser son propre manque d’estime de soi en tant que créateur. (…) Il est agréable de penser qu’on pourrait tous et toutes arrêter de vouloir améliorer en permanence le regard que l’on pose sur soi.
Mason Currey, 27.9.2021, traduction libre
Et j’adore cette idée, moi aussi! Ainsi donc, ayant donné beaucoup de conseils allant dans le sens de la prise de confiance en soi, j’ai eu envie de te donner aussi des astuces pour embrasser le manque d’estime que tu peux parfois ressentir vis-à-vis de toi-même. Et en faire une force!
3 conseils pour ton écriture
1. Mets tes doutes et ton manque d’estime de toi dans ton écriture
Depuis toujours, l’auto-dérision est la forme d’humour que je préfère. Savoir rire de soi est une grande force, à mon avis. Alors, si ce sont tes doutes, tes questionnements et tes imperfections qui se retrouvent dans tes textes, tant mieux! Il y aura des gens pour adorer ça. Crois-moi. Et puis, douter est aussi bon, parfois: car cela te pousse à donner le meilleur de toi-même.
2. Tiens un journal
Tenir un journal quotidien, on ne le dira jamais assez, permet de prendre du recul sur soi-même. Mais pour cela, il faut que tu sois honnête, le plus possible. Ainsi, n’aie pas peur de coucher tes doutes, tes peurs, tes questionnements, les parties les plus sombres de toi-même, sur le papier. Promis: il ne t’arrivera rien de mal, à part des prises de conscience bienvenues. Notamment pour ton art!
3. Souviens-toi que c’est dans les moments les plus difficiles qu’il se passe les choses les plus intéressantes
Et dans les moments où on a le sentiment que « rien » ne se passe! Car, quand les jours sont sombres, qu’on avance dans le noir…. il y a quelque chose de passionnant qui se construit! Certes, on ne « produit » pas, mais notre artiste intérieur-e est à l’oeuvre, néanmoins. Ne sous-estime pas ton artiste! Car tu peux lui faire confiance. Brenda Ueland, dont j’ai déjà parlé ici, a beaucoup parlé de cet aspect « inactif » de la création. Si tu veux en savoir plus, lis l’article que je lui ai consacré!
Prends soin de toi <3